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vendredi 24 août 2012

Nuit troisième: San Bernardino, Svizzera.





Nuit troisième: San Bernardino, Auberge.
Km 430. 12 juin 2012. Canton des Grisons. CH.

Les chiffres du jour :
Km : 160
Temps :7h24
Col : 2
Dénivéllation positive : 2000m

Particularités : trois langues à travers trois cantons : Uri (suisse-allemand), Tessin (italien) et les Grisons (romanche, italien et suisse-allemand). Source du Rhein à l’Oberalppass.



Lors d’un voyage à vélo, le 1er jour marque naturellement celui du départ, de l’émotion, de la nouveauté. En partant, tu t’engouffres dans un nouveau monde au nouveau mode de vie, sans horaires et aux contraintes différentes de celles du quotidien. Le 1er jour tu « glorifies » une route banale.Le 2ème jour est encore dans l’élan du premier. L’impatience, freinée le 1er jour par l’appréhension du départ et une nouvelle solitude qu’il te faut gérer, éclate au grand jour. A défaut d’avoir le rythme des jours et des km, tu as la fraîcheur du commencement et la folie du voyage. La lassitude est encore loin. Le 2ème jour tu forces un peu.Le 3ème jour tu payes les deux premiers. Difficultés de rythmes, coup de barres, premiers doutes sur ton physique. C’est encore le début et tu as déjà, certes par moments, les jambes lourdes. Tu te rends comptes que tu n’as pas encore le rythme. Le 3ème jour, parce qu’il est difficile, est capital.


Oberalppass 2046m, col 6
C’est pourquoi je m’étais fixé une étape moins montagneuse que la précédente. Avec des km, mais moins d’ascension. Histoire de prendre un bon rythme sans pour autant se faire « mal ». Au programme deux courte ascencions : l’Oberalppass, culminant à 2046 et ralliant les cantons d’Uri et des Grisons, et le Pass da Lucmagn, à 1920m, ralliant les Grisons (Val Medel) au Tessin (Val Blenio). Deux cols aux profils très roulants et attaqués en altitude, donc sans grande dénivellation positive. Mais ce qui devait être une étape tranquille devint vite une étape beaucoup plus pénible que prévu… Et ce n’est pas un euphémisme !!!



En effet, de la neige dès le réveil au St-Gothard. 12km de descente sous la neige, puis sous une pluie violente et glaciale jusqu’à Andermatt, avant d’attaquer les 11km d’ascension en direction de l’Oberalppass. Après 6km plutôt difficile la route s’applatit peu à peu jusqu’au col. Montée glaciale là aussi, où la pluie devint neige lors des derniers km. Cette dernière devint même tenace au col. Un dernier rappel de l’hiver au mois de Juin pour un énième chocolat chaud. Histoire de garder le moral.



Dans la bonne humeur malgré la neige


Val Medel en grimpant le Lukmanier
C’est donc glacé et couvert de plusieurs couches, pour changer, que je descends le magnifique Val Survelva, région romanche et attachante où les gâteaux au Noix sont encore meilleurs qu’ailleurs. Une magnifique vallée, qui ravira les amateurs de VTT et randonneurs l’été, et qui l’hiver, accueillerade nombreux skieurs, encore bien loin des grandes stations luxueuses et sans profils que l’on trouve bien souvent dans les Alpes. Région Romanche et fière de l’être, le Val Surselva reste à la fois jeune et accueillant tout en gardant un côté très traditionnelle. A (re)découvrir ! Arrivé dans le charmant village de Disentis ma route repart vers le sud et le  sauvage Val Medel, remontant le Lukmanier. Magnifique col, jamais très pentus, c’est un col accessible à tous à byciclette et dont les paysages raviront les amoureux de la nature, amateurs de ballade en particuliers. Au col, c’est 40km de descente jusqu’à Biasca, enfin sous le sec, en descendant le Val Blenio. Puis en descendant toujours vers le Sud, en direction de Bellinzona, le soleil y fait même  son apparition, le thermomètre atteignant même les…23°C.


Arrivée au Tessin
Puis ma route repart vers le Nord et retourne dans les Grisons, italophones cette fois, en direction du San bernardinopass.
Ce dernier, 54km et 1800m plus haut ne sera franchit que demain. C’est donc sur ses pentes, impressionante vallée mélangeant nature et important trafique routier avec merveille*, que je pose mon engin, rejoint par mon père dans une petite auberge. L’Euro fait rage, ce soir c’est Pologne-Russie. Pas de quoi s’affoler…
Pasta Bolognese. On change pas une équipe qui gagne.




*Le San Bernardino étant très utilisé (il y a le col ouvert l’été et le tunnel ouvert à l’année), une autoroute mène j’usqu’au tunnel. En pleine nature et avec des pourcentages parfois élevé, tournant autour de la route « classique », perdu entre nature et traffique, l’impression du lieu reste un moment spéciale. 



Apparition du soleil au Tessin!


« Pour grimper le St-Gothard sous la pluie à la tombée de la nuit, il m’a fallu une belle paire de jambes. Pour le descendre sous la neige au petit matin, il m’a fallu une belle paire de c…  »



St-Gothardpass, 12 Juin 2012, 8h30. Sous la neige.



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